Le Centre Georges Devereux invite usagers des psychothérapies, praticiens et philosophes à un grand colloque qui se tiendra les 12 et 13 octobre prochains à Paris. L’on y échangera sans langue de bois, sans anathème, mais sans compromis sur la question devenue cruciale des psychothérapies.

Quel crédit accorder aux psychothérapies? Y a-t-il une place pour les usagers dans la pensée de la cure ? Dans son évaluation ? Quelles missions (de regard, de conseil, de soutien, de critique, d’analyse…) doit-on attendre des associations d’usagers ? Comment penser la diffusion dans les medias d’une certaine pensée de la subjectivité issue de la psychothérapie ? Comment en évaluer les conséquences pour les usagers ?

Pour penser tant la psychothérapie telle qu’elle se pratique en France que ses devenirs possibles, le Centre Georges Devereux a pris l’initiative de ce large débat qui engagera pendant deux jours usagers et associations de patients aux côtés de cliniciens et de chercheurs.

Il s’agira de mettre au travail une proposition, certes risquée, mais seule susceptible à nos yeux de régénérer la réflexion sur la psychothérapie. Ainsi, la parole sera-t-elle offerte aux usagers qui témoigneront de leurs parcours devant d’autres usagers, mais aussi devant cliniciens et chercheurs. De même, ceux qui travaillent à élaborer théories et pratiques de la psychothérapie développeront leur pensée sous le contrôle et l’analyse de ceux qui sont destinés à en bénéficier.

Un colloque organisé par :

Tobie Nathan Professeur de psychologie clinique et pathologique à l’Université de Paris-8, fondateur du Centre Georges Devereux, actuellement
Conseiller culturel auprès de l’Ambassade de France à Tel Aviv.

Isabelle Stengers Professeur de philosophie à l’Université Libre de Bruxelles.

Lucien Hounkpatin Maître de conférences en psychologie clinique et
pathologique à l’Université de Paris-8, directeur du Centre Georges Devereux.

Philippe Pignarre éditeur, directeur des éditions Les Empêcheurs de penser
en rond.

 

Penser les usagers tels
qu’ils sont

09h00-13h00
Penser les usagers de la « psy » :
questions historiques, méthodologiques et politiques.

• Introduction du colloque par Isabelle Stengers : Usagers : Lobbies ou création politique ?
• Jean Canneva , Président de l'UNAFAM. Quelles leçons les usagers peuvent-ils tirer de leur implication dans les activités psy (et pour commencer, dans les colloques de psy) ?
• Philippe Pignarre. Comment « solidifier » le savoir psy ? Le rôle des associations de patients.
• Catherine Grandsard . Soigner un « chef des diables » : une clinicienne à l’épreuve de l’expertise de son patient.
• Discussion avec la salle

Pause café

• Dominique Frischer . Les analysés parlent : 30 ans après la sortie du livre .
• Tobie Nathan . En psychothérapie : malades, patients, clients ou usagers…
• Discussion avec la salle

— 13h00-14h30 Pause déjeuner —

14h30-18h00
Les constructions collectives de la subjectivité

Introduction : Vinciane Despret .
• Pascale Breugnot . L’aventure du premier « psy show » télévisuel (à propos de l’émission Psyshow).
• Ludovic Place. Comment se fabrique un « psy show » aujourd’hui ? Témoignage d’un producteur.
• Discussion avec la salle

Pause café

• Jérôme Martin . Homosexuels séropositifs et psy .
• Jean-Luc Swertvaegher . Les transsexuels — histoire de la fabrication d’une catégorie psychiatrique par ses usagers .
• Vinciane Despret . Les plis du secret.
• Discussion avec la salle

Pause

18h30-21h00
Soigner son âme : espaces publics, espaces privés.

• Projection du film « O Santo Daime » (O Santo Daime (Patrick Deshayes, France, 1992, beta SP, coul, son, 100') Au Brésil, dans l'Etat d'Acre, à la frontière du Pérou et de la Bolivie, une nouvelle religion est apparue au début du siècle, associant les pratiques hallucinogènes des Indiens d'Amazonie à la liturgie chrétienne. Cette nouvelle religion puise sa substance dans une boisson magique extraite de deux végétaux de la forêt, appelée Santo Daime, le " don de Dieu ". La projection du film est suivie d’un débat avec Patrick Deshayes , réalisateur, Lucien Hounkpatin, Tobie Nathan, Philippe Pignarre, Isabelle Stengers…

La parole des usagers : quel intérêt pour la thérapie ?

09h00-13h00
Les usagers face aux praticiens : quels enjeux ?

• Introduction de Tobie Nathan.
• Mikkel Borch-Jacobsen . Usagers de thérapie et producteurs de maladies : Brèves remarques historico-spéculatives sur l’état présent du champ ‘psy’.
• Table ronde des associations d’usagers, en présence d’Agnès Fonbonne (Autisme France ), Annie Gruyer (Mediagora — Association de celles et de ceux qui souffrent de phobies et d’anxiété), Marie-Christine Lorentz (Association des bipolaires ), Marie-Christine Louppe (Association Française de personnes souffrant du Syndrome de Gilles de la Tourette), Mme Krummenacher (Réseau d’Entraide des Entendeurs de Voix )

- Première question : Comment les professionnels accueillent l’existence des associations d’usagers ?

Pause café

- Deuxième question : De quoi les associations d’usagers sont-elles fières ?
Qu’est-ce qu’elles ont réussi à faire évoluer ?

• Discussion avec la salle

- Troisième question : Isabelle Stengers — Comment les associations peuvent-elles être une source d’inventivité politique ?

• Discussion avec la salle

— 13h00-14h30 Pause déjeuner —

14h30-18h30
Le savoir psy à l’épreuve des usagers.

• Introduction d’Emilie Hermant .
• Elie Hantouche et Christophe Demonfaucon . Collaboration entre un expert et les usagers : le cas des Troubles Obsessionnels Compulsifs.
• Nathalie Zajde . Le « marché » du traumatisme : importation du PTSD auprès de la population burundaise des collines.
• Françoise Sironi . Essai de géopolitique clinique.

• Discussion avec la salle

Pause café

• Lucien Hounkpatin et Tobie Nathan. Des praticiens sous surveillance. Histoires béninoises et conclusion.

Et à partir de 21h30…

Nous ferons la fête, dans un lieu parisien …

(toutes les précisions au sujet de cette soirée seront données lors du colloque)

Le Centre Georges Devereux, c’est :

• Un laboratoire de recherche émanant de l’UFR de psychologie de l’Université Paris 8 (Saint-Denis), qui réunit en un même lieu enseignants, chercheurs, doctorants et étudiants de troisième cycle, essentiellement en psychologie clinique, mais provenant également d’autres disciplines (anthropologie, médecine, philosophie). Tous sont animés par un profond intérêt pour la recherche et l’innovation en psychologie clinique.

• Un centre de consultations et de médiations ethnopsychiatriques : A la demande de professionnels intervenant dans divers champs, l’équipe reçoit en consultation des personnes et des familles concernées par une problématique en lien avec les recherches de l’équipe.

• Un pôle de formation : les formations proposées sont conçues à l’attention de sprofessionnels des champs socio-éducatif, médico-psychologique et judiciaire (DESU ou formations à la carte, organisés par le service de Formation permanente de l’université).

Centre Georges Devereux, Université de Paris 8, 2 rue de la Liberté, 93526 Saint-Denis cedex 02. Tel : 01 49 40 69 51, fax : 01 49 40 68 01.

www.ethnopsychiatrie.net.

Renseignements pratiques

Lieu du colloque :
Institut Océanographique, 195 rue Saint-Jacques, 75005 Paris.

Tarifs
300 euros pour les inscriptions professionnelles ; 200 euros pour les particuliers ;
100 euros pour les étudiants et les chômeurs (sur présentation de leur carte).

Renseignements
au Centre Georges Devereux
Tél. : 01 49 40 68 51 ou email : emiliehermant@hotmail.com

Inscriptions
Dès aujourd’hui au Centre Georges Devereux (renvoyer le bulletin d’inscription
par courrier accompagné du règlement par chèque à l’ordre de « Centre
Georges Devereux » à l’adresse suivante : Centre Georges Devereux, Université
de Paris 8, 2 rue de la Liberté, 93526 Saint-Denis cedex 02.

Les mises à jour du programme et le bulletin d’inscription sont disponibles sur
www.ethnopsychiatrie.net.