Sous la direction de Tobie
Nathan
avec : Taoufik Adohane, Marième
Bâ, Georges Devereux, Kouakou Kouassi, Tobie Nathan, Jacqueline
Rabain, Eric de Rosny, lrena Talaban, Guenet Teffera, Andras Zempleni.
4ème de couverture Un enfant
peut-il être l'ancêtre de ses propres parents? Cette question
a-t-elle un sens? Même s'ils trouvent aux bébés
des capacités qu'on ne leur soupçonnait pas naguère,
les psychologues modernes ne prendraient même pas la peine de
réfuter une telle proposition. Un grave malentendu persiste
pourtant entre deux mondes: l'Occident moderne et l'Afrique. Les gens
de là-bas pensent que certains enfants, qui ne parlent pas
à deux, à trois, à quatre ansparfois jusqu'à
15 ans, ou même quelquefois n'accèdent jamais à
la paroleque ces enfants ont ce comportement de manière
intentionnelle: qu'ils préfèrent rester avec les ancêtresceux-là
même qu'ils côtoyaient déjà avant leur naissance;
qu'ils préfèrent continuer à dialoguer avec eux
dans une langue que les humains ne comprennent pas. Alors que nous,
nous pensons qu'ils souffrent d'une grave perturbation, que nous attribuerons,
selon l'orientation théorique de chacun, soit à une
angoisse trop intense, soit à un dysfonctionnement des interactions
entre la mère et le bébévoire même
le foetus, soit encore à une malformation d'ordre génétique
que nous situons en général dans le cerveau, voire à
un désordre biologique consécutif à une infection
durant la prime enfance... Lorsqu'il s'agit de prendre en charge de
manière psychothérapique des enfants qui n'accèdent
pas à la parole, il est apparu parfois beaucoup plus efficace
d'envisager l'hypothèse africaine comme une obligation technique
et non pas comme une croyance archaique. C'est dans cet étrange
pari que se sont engagés ici psychologues et ethnologues.
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