La psychanalyse, nouvel avatar de l'hérésie chrétienne.

Auteur :


Tobie Nathan

Revue :


PARDES. Revue européenne d'études et de culture juives. N°27 — 2000.

Résumé :


L’auteur commence ici par rappeler que les mythes ne sont en aucune manière des protosciences puériles de peuples terrifiés, mais de véritables matrices techniques – comparables à des logiciels informatiques – destinés à gérer la fabrication des humains et leur réparation lorsqu’elle est nécessaire. L’exposé de deux mythes africains de création du monde (bambara [Mali] et yoruba [Bénin]) l’amène à plus de précision : ces mythes ne fonctionnent que pour autant que les humains appartiennent à leur monde. Il montre ensuite comment les thérapeutiques traditionnelles juives – notamment l’utilisation des amulettes et la dilution des écritures – fonctionnent sur un modèle semblable. Lorsqu’il en arrive à la psychanalyse, l’auteur remarque d’abord que les psychanalystes possèdent également un mythe de création de l’homme (Totem et tabou) qui organise leur activité thérapeutique. Mais alors que les mythes africains et juifs partent d’une culture pour atteindre l’humanité, le mythe psychanalytique, à l’exemple du modèle chrétien, part d’une humanité généralisée pour n’octroyer qu’une mince zone de variabilité aux spécificités culturelles. D’où il en conclut que, dans son fondement, la psychanalyse est la poursuite par d’autres moyens de l’hérésie chrétienne, universaliste (catholique) et prosélyte.

 

   
   
 
 

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