Tobie
Nathan

1999

613
roman

Editions Payot-Rivages
Collection Rivages/ Noir

Mis à jour le samedi 31 dÈcembre, 2011 12:38

613 — Roman Editions Payot-Rivages — Collection Rivages/Noir

Dieu a ordonné 613 commandements, mais Abraham Abadie n’en respecte même pas deux. Abraham Abadie, c'est un bon gros psychiatre bien tranquille, coincé entre les demandes incessantes de sa mère et les exigences de sa libido. Mais alors, qu'est ce qu'ils ont tous à lui cavaler au train depuis quinze jours ? D’abord ce clodo qu’il a croisé à un séminaire de philo et qui ne veut plus le lâcher depuis, cette bande d’Africains convertis au judaïsme, les agents de la DST qui veulent sa peau et le Mossad par dessus le marché... Et voila que Dieu lui-même s'y met aussi... Mais il a les moyens de résister ; il a les nerfs solides, le psychiatre – les nerfs, c'est son métier, après tout !...


Tobie Nathan, Psychanalyste, spécialiste d’ethnopsychiatrie, professeur des Universités, mais aussi écrivain de polars : Saraka bô, porté à l’écran, Dieu-Dope, 613 et Serial Eater, aux éditions Rivages

 
   

Qui a voulu tuer Abraham Abadie ? Un patient devenu totalement fou ? L'une de ses maîtresses qu’il a abandonnées pour faire plaisir à sa mère ? Où bien faut-il regarder du côté du côté de l'expertise psychiatrique dont il est chargé dans la cadre d’une affaire de meurtre rituel africain ? Mais à partir de l’explosion de son combiné téléphonique à quelques centimètres de son crâne, le voilà tourbillonnant comme une mouche enfermée dans un bocal. Comment ce brave psychiatre s’est-il trouvé pris dans cette ronde infernale ponctuée de morts violentes, de courses poursuites en voitures qui valent bien celles de Bullit et de rondes d’espions. Notre brave psychiatre va s’acoquiner avec un clochard crasseux, une jeune femme souffrant de troubles obsessifs-compulsifs, échappera aux tueurs de la DST, évitera de peu la capture par un commando d’Africains juifs orthodoxes mais finira par tomber entre les mains de l’équipe du Mosad – c’est bien normal, cette équipe était dirigée par la plus belle femme du monde, une sorte de déesse blonde, une mata hari moderne. Cocktail rabelaisien, tourbillon d’action et d’humour où l’on apprend tout ce que l’on ne nous dit pas sur les services secrets, les renversements de régime en Afrique, la psychanalyse et les mères juives.

 

 

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Biblique !


Dieu a créé Eve pour qu’eller s’accouple avec Adam… Alors, il n’y a pas de raison pour qu’il n’en ait pas fait de même pour chaque homme sur la terre. Polar d’amour, comme on parle de " roman d’amour " racontant la recherche de l’âme-sœur par chacun des personnages. Même Katzman, ce clodo qu’on peut voir déambuler dans le quartier de la Bastille finit par trouver sa compagne dans une femme qui souffre d’une compulsion à se laver. Il se lavera aussi, et pas seulement dans la baignoire ! – il ira jusqu’à laver son âme ! Quant à Sebbag, le flic de choc, perché sur ses santiag comme un coq sur ses ergots, tombeur impénitent, blagueur et bagarreur, il tombera amoureux d’une Africaine sans papiers poursuivie par la DST. Et même Abi, ce bon gros psychiatre, pris dans les liens qui l’unissent à sa mère, finira par trouver son double féminin, un soir de mitraille.

 

Politique !

Derrière les gigantesques batailles qui bousculent les régimes d’Afrique, il se peut que travaillent de petites histoires de diamant, d’or ou d’uranium. Mais au delà de ces mouvements, on se demande quel esprit machiavélique articule les trois puissances qui mènent le monde : le pétrole, l’argent et Dieu. Et tout le monde entre dans la course, toutes les puissances qui ont quelqu’ambition de prendre place dans le gigantesque jeu de dominos. Mais Dieu, dans tout ça, où est-il, avec qui, comment ?
   

Culturel !

 



1ère édition chez Odile Jacob en 1999


Et il y a la mère, la mère d’Abie, une mère-juive comme on n’en fait plus, qui provient d’un autre monde, un monde révolu… " La plupart des gens traversent le monde, comme ça, alors qu’elle, c’étaient les mondes qui l’avaient traversée ; et sans la changer d’un iota. Elle avait connu les Musulmans, les Coptes, les Caraïtes, les Turcs, les Anglais, les Grecs, les Italiens, les Arméniens et elle les avait tous séduits. Maintenant c’étaient les Français. Quelle différence ? Elle, en tout cas, elle n’en voyait aucune ! Elle aurait dû s’appeler Cléopâtre ! Née princesse à Alexandrie, elle comptait bien finir princesse à Paris. Il lui manquait juste son Antoine et Abie ne voulait manifestement pas tenir le rôle ! Elle parle le français, bien sûr, mais qu’elle ponctue sans cesse de proverbes en arabe… Où l’on découvre que les langues de contact, ces langues suffisamment souples pour intégrer des expressions de toutes les langues alentour, sont comme les langues du moyen-âge : faites pour dire la trivialité, la force de l’attirance physique, les injures. Et le lecteur s’amusera à découvrir cette sagesse venue du fonds des temps, celle qui n’appartient à personne et qui est venue s’incruster dans les proverbes comme un poil de mammouth dans un morceau de glace.

 

 
   
Revue de presse
 
Le Journal du Dimanche

" Quelle verve ! Cette fois, les aventures mouvementées du psychiatre Abraham Abadie, Abie pour les intimes, sont traitées façon San Antonio avec amour, intrigue, sexe, espionnage et courses de voitures épiques style Bullit, le tout agrémenté d’une savoureuse plongée dans la culture juive. De " la négresse blonde qui entre par une porte cachère " à la femme dont " les doudounes auraient pu jouer dans les canons de la baronne, le professeur s’amuse bien. Nous aussi. "

Jean Cavé, Le Journal du Dimanche.

 

Le Canard Enchaîné
" Le psychiatre Abie est doté d'une mère qui n'a jamais digéré que Dieu fasse sortir les Juifs d'Egypte (" On y était trop bien "). Il est aussi équipé d'un sexe qu'il surnomme, en hommage à Karajan, Herbert "parce qu'il pensait gue c'était lui qui organisait toute sa vie, son chef d'orchestre". Ce roman de Tobie Nathan (ethnopsychiatre, auteur de "Saraka Bô" et "Dieu dope") est un labyrinthe, agité comme un souk. On en ressortira riche de vérités incontestables ("0n fabrique le Messie par notre prière et on le fabrique, tu vois, pour qu'il nous fabrique") et de la sagesse d'Alexandrie (.. On a fait "pilpoul". Pilpoul ça veut dire le poivre - autrement dit le débat permanent, celui qui donne son goût à l'existence")… " Frédéric Pagès, Le Canard Enchaîné
 

 

 
Le Point

Avec « 613 » (Odile Jacob), Tobie Nathan (« Saraka Bô », « L'influence qui guérit ») livre une savoureuse ballade en marge des services secrets, où l'humour yiddish et la psychiatrie fournissent une toile de fond bien plus tendre et drôle que sanglante. Ce faux roman noir est mené tambour battant, et nous entraîne avec verve et talent de la détresse des SDF aux pontes de la DST et du Mossad, pour une allégorie lyrique et religieuse où les circoncisions comptent plus que les coups de feu, entre Kippour et Talmud. Un livre qui fait chaud au coeur et qui se lit « avec l'accent ».

MICHEL PASCAL ET BRIGITTE HERNANDEZ — Le Point 13/02/1999

 
Actualité juive info
Une dose de psychanalyse, un zest d'ethnologie, une pincée d'humour juif... Tobie Nathan a concocté un polar truculent composé de pièces parfaitement hétéroclites, de prime abord. Mais cet étrange patchwork culturel s'articule étonnamment bien, invitant le iecteur à quitter ses repéres habituels et à abandonner ses préjugés. Une lecture tout en surprises. Un récit en forme de joyeux tourbillon dont on sort légèrement étourdi.
 

 

Notes bibliographiques
 

Racontée par Samuel le copain SDF qui a dû aussi trafiquer dans le renseignement, une course-poursuite - plus dingue, sanglante, tu meurs! - sur fond d'interrogations philosophico-pratiques sur l'identité juive. Une virée meurtrière sur les chapeaux de roues dans Paris, par un "San Antonio du secteur psychiatrique".

 

Le Parisien
 

Le premier récitant de cette histoire – plutôt croquignolette – est un SDF qui rencontre le médecin et s'y attache. " C'était un bon gros, raconte-t-il, avec des yeux clairs, couleur noisette, qui se marraient tout le temps. Je sais pas... je sais pas pourquoi, mais il inspirait de la tendresse. On voyait, comme ça, qu'il pensait qu'à ses problèmes... rien qu'à ses problèmes... ses histoires avec les gonzesses. Ca le rendait sympa…"

Intervient ensuite la classique mère juive, et son portrait pastiche. En dehors du bridge, sa préoccupation première est la vie quotidienne de son fils. Les conversations en langage "hébreu égyptien" rendent le texte – pour les non-initiés – dur à comprendre. Trop de folklore tue le folklore. Mais si on traverse indemne ces dialogues, on revient enfin vers l'action où se confondent – lors d'une poursuite échevelée – Dieu et les services secrets israéliens…

sur un blog… Adèle Crapaud
 

"Un livre pris au hasard, qui se révèle trés interessant. L'écriture est assez brouillonne, on se demande souvent qui est en train de parler
vu que le narrateur change à certain chapitre. L'histoire est chronométrée ou plutôt des indications d'heures jalonnent le récit. Les personnages sont énôrmes : un clodo polonais, un psychiatre fils d'une mère juive égyptienne et bien d'autres étrangers truculents, du coup nous avons droit à quelques notions d'hébreu et d'arabe littéraire. Il y a même un lexique à la fin du roman.
Je suis en plein dedans, j'adore et derrière ils disent :
"ce thriller à la fois drôle et profond avance à cent mots par seconde et pose la question bien actuelle de l'identité des peuples. Un régal pour les amoureux du langage."
je recommande "…

 

Librairing

Une critique de Loïc Di Stefano:

"La diaspora a été jusqu'en Afrique, au Bongo (dont la capitale est Zébraville, la ficelle est assez grosse...), d'où une communauté juive s'enfuit après le renversement du dictateur local. Arrivé à Paris, c'est massacres et courses poursuites sans fin dans lesquels se trouvent impliqué un groupe improbable et perdu : un clochard, un psychothérapeuthe, une femme de ménage, une étudiante, un flic. Ceux d'en face ? rien de moins que le Mossad, la DST, le Gouvernement américain et les nouveaux dirigeants du Bongo, tous plénipotentiaires et mitrailleurs sans sommation."